S'unir en pensée autant qu'en actes

Rédigé le 28/01/2019
Néo ...


Le 22 janvier 2019 avait lieu la première Assemblée Générale Antispéciste. Nous avions interviewé les organisateurs·trices désigné.e.s du moment qui en avaient défini les principes.


La soirée fut une réussite dans ses objectifs. Des projets parfaitement présentés par les intervenant.e.s, un concept novateur et efficace pour le rassemblement du milieu antispéciste et enfin des modalités désignées dès le départ par Amadeus de l’ORA, comme perfectibles qui seront très probablement revues par lui-même.

Par ailleurs, il faut préciser que si le succès a été au rendez-vous ce jour-là, c’est aussi parce que la pluralité et l’expression, très canalisées au début de l'Assemblée, furent vite au centre du débat au delà même des « cibles » désignées.
L’organisateur avait défini un cadre précis d'ordre et de consensus autour des objectifs. Sous le contrôle d'un cochon et d'une vache, présent·e·s en conscience, il était demandé à chacun·e de conserver un comportement militant digne, c’est à dire silencieux et non polémique. Force est de constater que des voix se sont cependant levées ce soir-là. Il a été demandé aux organisateurs d'instaurer une terminologie inclusive, de prendre soin de ne pas être discriminants. A cela s'est ajoutée une action contre l’organisation Boucherie Abolition qui depuis quelques mois est au coeur de polémiques internes à la militance à cause de ses actions ou des idées qu'elle véhicule.

Sans revenir sur les détails, ce qui apparaît positif dans les diverses prises de parole, c’est que là où les militant·e·s sont activistes et centré·e·s sur des objectifs de libération animale en fonction de leurs spécificités, iels sont tout autant en alerte sur des sujets d’intersectionnalité où il est nécessaire pour chacun·e de savoir positionner ses actes et ses paroles dans un cadre non oppressif ; d'eveiller en sa militance son sens critique, sa vigilance et la capacité à l’introspection pour ne devenir pas à son tour un·e agent·e oppresseur·se en luttant contre une oppression.

Depuis quelques temps, le milieu antispéciste cherche justement à être exemplaire dans la convergence des luttes. Pourtant, peu de débats émergent de cette problématique. C’est souvent à grand renfort de commentaires émotionnels et vindicatifs sur les réseaux sociaux que les idées s’opposent et le plus souvent de manière stérile. Or, rien de tel que l'intelligence collective quand il s’agit de réflechir et de garantir l’éthique de la pensée. C’est ainsi que le 22 janvier dernier des voix se sont levées grâce auxquelles finalement le militantisme antispéciste a affirmé une volonté de ce que chaque acte ne soit jamais dogmatique ou moralisateur mais réfléchi au regard de ses impacts sur les droits et la justice.

Une organisation a d'ailleurs développé une réflexion sur ce sujet en revenant sur cette soirée du 22 janvier. Comme nous l’avions fait pour Boucherie Abolition après son action du 1er décembre aux Halles de Paris, c’est sous forme de tribune libre que nous relayons la position d' Earth Resistance.

A ce stade, l'Assemblée Générale Antispéciste a sélectionné la cible #CirqueSansAnimaux. Des actions sont d'ores et déjà menées dans cette dynamique.

Pour la prochaine édition de l'Assemblée, tout nous prouve donc que ce n'est pas sur le plan de l'action et de l'efficacité que l'Organisation pour le Rassemblement Antispéciste sera challengée. Mais bien sur sa capacité à unir en pensée autant qu'en actes les différentes visions qui composent l'animalisme. Quel sera le contrat moral futur qui unira les organisations et comment sera-t-il élaboré ? Cette question ne pourra rester sans réponse.

Néo