Changer de regard

Rédigé le 03/03/2019
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Chaque jour nos compagnon·e·s interrogent notre compassion. Nous sélectionnons majoritairement notre environnement proche pour répondre à nos exigences affectives. Lorsque votre ami·e vous regarde au pied du lit, attendant l'approbation du câlin, pour venir se blottir contre vous après son repas, vous craquez et vous répondez à la demande parce que vous échangez ensemble de la tendresse, vous y trouvez tellement d'affection. Vous créez le lien, la proximité.

C’est au titre de cette proximité que l’humain.e est sensible aux animaux et en cherche  la compagnie. Iel produit des animaux de compagnie. C'est du coup au titre de la non proximité, parce que les élevages sont éloignés ou invisibles, que les humain·e·s sont insensibles aux conditions d’existence et de mortalité des autres animaux d’élevage ou de capture. Laissant ainsi perdurer le système de discrimination d’espèces élues et d’espèces exploitées, les ignominies subies par la majorité des autres animaux soumis par les humain·e·s continuent d’étendre leur cris de souffrance dans nos [in]consciences.

N'y tenant plus de [voir] l'horreur de ces cris, nous courrons vite à grand renfort de fêtes et de parades dans des lieux où les autres animaux sont mis en scène, en beauté, pour soulager nos consciences et pouvoir enfin créer se lien avec celleux que l'on dévore pourtant en totale immoralité.

Cette dissonnance entre ce que nous pourrions être d'amour et ce que nous sommes de violence a créé un dogme, le spécisme. Nous nous arrogeons le pouvoir de satisfaire notre bon vouloir tant en affection qu'en consommation. Ce compagnon, Forest ici en photo,  qui me regarde dans les yeux me montre à quel point je peux devenir un·e être discriminant·e et de fait oppresseur·e, si je n'y suis pas vigilant·e. Ainsi, en désignant Forest comme compagnon, quelle place suis-je en train de faire aux autres animaux dans mon coeur ou dans ma conscience?

Il est primordial de reflechir à cette place des autres animaux. Le prix de la paresse intellectuelle des consommateurs·rices de vies animales est aujourd'hui la remise en cause même de leurs principes moraux ou de leur légitimité à se croire d'une quelconque supériorité. Au nom de cette reflexion qui s'impose, NONBI déplace son studio mobile à Rennes du 4 mars au 10 mars pour LA SEMAINE DE LA PENSEE ANTISPECISTE. Nous espérons ainsi relayer des éléments qui faciliteront les reflexions individuelles ou collectives pour changer de regards.

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