Festiv'ALARM - 2018

Rédigé le 30/11/2018
Néo ...


 Diffusion des enregistrements.



Nous sommes allés à la rencontre de l'Association ALARM (association pour la libération animale de la région marseillaise) pour la 6ème édition de son festival. Nous vous proposons de revivre certains moments de ce festival grâce aux enregistrements que nous avons réalisés.

Participer au Festiv’ALARM, c’etait comme partir à la rencontre de frères et soeurs de lutte dont on sait l’existence et qu’enfin nous pouvons embrasser. Une sorte de fête de famille où l’on vient chercher du lien, du partage. On se renforce, on se soutient, on y rit et on y pleure parfois. Les hug nous offre la tendresse dont le "combat de tranchée" nous prive. Car être en lutte, ce sont des confrontations à la violence de la réalité le plus souvent dans la solitude. Se sentir seul.e et impuissant.ssante c’est un réel risque de démotivation ou de déroute dans la militance. Le témoignage de Jean-Luc DAUB nous l'aura montré.

Cela fait donc du bien de se réchauffer le coeur auprès d’ami.e.s. Dans cette atmosphère bienveillante du Festiv'ALARM, soufflait le vent de l'engagement autour d'une notion essentielle: la convergence des luttes. Venir trouver des idées nouvelles ou construire des passerelles entre des univers divers devait permettre à chacun de gagner en justesse et en assurance dans ses actions.

La convergence est nécessaire car au sein d'une même lutte des personnes subissent des oppressions croisées. Sans prise en compte de l'intersectionnalité, des militant.e.s luttent contre une oppression en étant eux.elles-même oppresseur.sseuse.s par ailleurs. Ainsi quand dans la spécificité des luttes certain.e.s ne savent pas ou ne veulent pas prendre en compte la réalité intersectionnelle, on observe des aberrations. Par exemple au sein de l'antispécisme, l'expression du sexisme, du racisme, du LGBTQI+phobisme, du classisme, du virislisme ou encore au sein de mouvements populaires l'apparition du populisme qui fait d'une classe oppressée une classe oppressive elle-même. Etre militant.e implique de lutter pour des droits et d'en accepter les devoirs dans les modalités. Mener un combat systémique met en exergue le principe que chacun est un élément de ce système et que l'influence que nous y exerçons ne doit pas nourrir le problème.  Les groupes sont généralement soutenus par des leaders qui ont la responsabilité des orientations de leur groupe social. Certain.e.s, charismatiques, désignent sans vergogne des boucs-emissaires et créent au sein des luttes pour la justice des dissenssions destructurantes. Quand certain.e.s militant.e.s se sentent rejetté.e.s, ostracisé.e.s c'est toute la lutte qui s'effritte dans des confrontations et qui ouvre sa citadelle aux oppresseurs initiaux en la contaminant de leur logique.

La convergence des luttes n'est pas une fusion systématique des luttes entre elles, elle est une alliance pour rapprocher les militants dans leur finalité et un renforcement de l'action cohérentes auprès des oppressé.e.s. Pour devenir fort.e.s tou.te.s, il faut vouloir être fort.e.s ensemble face à l'oppression quand en vient le temps. Chaque lutte ayant sa propre identité, le respect de chacune par toutes et le dialogue établi, le compagnonage s'active sur des axes de compréhensions mutuelles. Etre dans la convergence c'est grandir dans la conscience de la diversité, déconstruire ses propres dogmes ou concevoir qu'on peut soi-même être un ou une privilégié.e. Être progressiste, c'est comprendre des langages divers et assurer la libération de TOUTES les oppressions. La convergence est un acte politique et solidaire.

C'est la raison pour laquelle cette année, Festiv'ALARM aura réuni sa première table ronde participative et permis à des luttes de se rencontrer, pour "grouper les forces" et "s'enrichir mutuellement".

 

Néo.

(MàJ le 01/12/2018 à 10:34)