Temps d'écoute : 10'15''
Amilitants·tes, pour viser au bonheur maximal, subir une souffrance minimale et développer une lutte efficace, Réplique Éthique nous offre une nouvelle émission sur Nonbi-Radio : CHRONIQUE ETHIQUE
Au programme tous les mois, analyse systémique décontractée, renforcement méthodologique frétillant et élaboration stratégique vivifiante.
Version lisible :
Présentation de Chronique Éthique
Chronique éthique, “la chronique de réplique éthique” sur nonbi radio
Bienvenue dans chronique éthique
Voix off : “super original le nom!”
Merci d'être avec nous aujourd'hui pour ce format détente un peu moins formel que ce qu'on fait d'habitude.
Bon je sais qu'on est entre nous mais je vais quand même démarrer cette chronique par un conditionnement bourgeois visant à simuler l'intérêt qu'on a pour autrui afin de passer pour quelqu'un de sympathique en gros : bonjour ça va bien ?
Voix off : “Ah ouais niveau détente là on est au max effectivement. plus ca serait déraisonnable”
Soyons honnête même si c’est évident que je prefererai qu'aucun de vous ne souffre et que tout aille bien dans vos vies, il y a peu de chance que ça change quoi que ce soit et donc mes désir en la matière importent peu. Je ne sais d'ailleurs même pas qui écoute comment pourrais je me soucier individuellement de votre sort ?
C'est sur qu'en vrai c'est pas la même. On se fait la bise on se sert la main on sait à qui on parle... D'ailleurs on en parle de ça ? Qui c'est la personne qui a lancé ce truc ? Rentrer dans la zone d’intimité de l’autre pour Aller se tapoter les joues droite gauche droite gauche en faisant un petit « smack » directement dans les esgourdes ou bien s'attraper l'extrémité des membres supérieurs en serrant bien fort pour montrer qu'on est un vrai bonhomme alors que c'est blindé de germes d'origine que tu veux pas connaître . C'est pas possible de confondre à ce point le protocole pour choper la grippe et la courtoisie.
Bref toujours est il que ce truc insensé on le fait tou.te.s tous les jour et dès qu'on croise quelqu'un. C’est devenu une habitude, un réflexe, une injonction. Ben oui t'as déjà essayé de pas serrer la main ou faire la bise ? [aspiration en mode ouille ouille ouille] faut pas s'y risquer. Moi je le faisais pendant un moment parce que je refusais de participer au conditionnement dogmatique général. C'était sportif.
Déjà faut être sur le coup parce qu'expliquer dans un véloce mouvement de recul « non désolé je sers pas la main et je fais pas non plus la bise parce que j'estime que c'est une norme sociale inutile et sexiste et que c'est la porte ouverte au dogmatisme et donc aux oppressions systémiques en tous genres» avant que la personne se soit trop approché, ça demande des reflex a la spiderman au minimum. si tu peux contrôler l’espace temps c’est pas de trop
Mais bon en plus de ça, faut se taper toute l'explication derrière et on est d'accord, c'est de la merde comme sujet. sérieux qui a envi de parler de ça ? Quelqu’un qui ferait une chronique là dessus ? oui… et encore.. Si y a bien un truc sur lequel on peut éviter de perdre du temps en palabre et dont tout le monde se fout c'est les salutation. Ben non. quand tu sert pas la main ou fait pas la bise c’est faute diplomatique.
Pour vous dire jusqu'où c’est ancré en nous, je me suis déjà fait insulté à cause de ça. Mon rituel ce n’était plus de dire bonjour mais d’expliquer pourquoi je ne le disais pas. 20 min de débat d’entré de jeu direct a chaque nouvelle rencontre. Vous imaginez qu’on vous parle de ça sans même connaître l’autre… oui c’est ce que vous vivez en ce moment mais bon. imaginez en soirée quand il y a 50 personnes. Et puis Avec tout la mauvaise foi habituelle. Mais si tu sais la même que quand on parle de lutte sociale. Qui cherche à rationaliser son comportement. A expliquer une attitude qui n’avait jamais été conscientisé vraiment...
Parce qu'en fait dans le fond pour la plupart d’entre nous, on cherche pas à maintenir les oppressions, juste nos habitudes. Ce qu'on aime pas c'est se dire que jusqu'ici on se trompait et on avait même pas réalisé que c'était le cas. Quand on voit les réactions que peuvent susciter un sujet aussi futile que la politesse, pas étonnant de voir comment ça tourne quand on parle d’éthique.
Et l’éthique on va en parler ensemble. Oui forcément la chronique s’appelle chronique éthique donc si vous êtes venu ici dans l’idée qu’on aller apprendre a cracher des fukumibari vous allez être déçu.
Parlons un peu de ce qu'on va faire dans cette émission. Vous suivez peut être déjà notre page réplique éthique par exemple si vous cherchez une alternative aux somnifère, que vous aimez les textes écrits aux couleur de l'arc en ciel ou encore parce que vous aimez partager occasionnellement du contenu froid sévère et incompréhensibles, trop long et trop sérieux qui vous assurera la détestation de tout vos amis facebook.
Pour faire court réplique éthique c’est une base de donnée a l’attention des militants pour les aider dans leur lutte quotidienne. On crée ce qu’on appelle des répliques, en gros des visuels avec une description, qu'il n'y avait qu'à partager sous les postes pour répondre aux arguments et éviter de se répéter en boucle à longueur de temps. L'idée c'est d'économiser le temps et l’énergie des militant.e.s. On a lancé ça en 2015 donc le concept a eu le temps de pas mal évolué. On s'adresse toujours principalement aux militants mais on a orienté notre travail vers la méthodologie de réflexion, la stratégie de lutte, et la communication en plus de l'analyse systémique du départ.
On essaye d’aborder les différents sujets qu’on aborde par la racine et en décortiquant les facteurs dans un but : la justice sociale
ah c’est sur que présenté comme ça ça vend pas du rêve mais il n’est pas trop tard vous pouvez encore couper le son et aller faire une partie de domino. Bon Par chance on est à l'oral et on va faire ça de manière plus détendue. Alors servez vous une tisane installez vous confortablement, desserrez vos boulons et laissez vous guider par la douce mélopée de notre logorrhée monolectique. Je vous promet pas que ça sera une expérience plus agréable “ohh déçu” mais au moins vous n’avez pas a vous taper une tartine de texte “wouhou !”
Voix off : « Chez réplique éthique nous cherchons à minimiser les souffrances et maximiser le bonheur de tou.te.s. ».
Généralement c'est un truc sur lequel on tombe a peu pres d'accord avec tout le monde. Et on a plus de chance de minimiser les souffrances et maximiser le bonheur en favorisant la liberté. Eh oui sans liberté, pas de possibilité de faire ce vivre comme on l’entend et donc d’être heureux selon ses critères.
Alors la liberté qu’on défend c'est pas pouvoir faire ce qu’on veut quand on veut peu importe les conséquences. C’est celle qui assure à chacun le pouvoir de disposer de lui même pour vivre selon sa volonté. Et la volonté dans un système comme le notre c'est surtout du conditionnement. Donc il faut en prendre conscience, l’analyser et détruire ses causes.
Notre objectif passe donc par l'émancipation des êtres sentients et forcément la destruction des oppressions qu'ils subissent. C’est le minimum pour être libre.
S'émanciper c'est être capable de réfléchir par ses propres moyens, se défaire au maximum de son conditionnement. Et l’outil qui permet de faire ça c’est “l'esprit critique”. C’est un des 3 fondamentaux de tout mouvement de libération. On pense tous en avoir et pourtant c’est pas si simple parce que notre cerveau, ben il nous joue des tours le petit coquinou.
Plus on comprends nos mécanismes cognitifs plus on a de chance de pouvoir prendre conscience de nos biais et les modérer quand ils se présentent. Ca demande des facultés d’introspection et une méthode semblable à celle qu’on utilise dans les domaines scientifique.
être critique et savoir analyser c’est comme avoir des couverts c’est bien mais ça ne suffit pas pour être rassasié. Va falloir remplir son assiette avec quelque chose comestible de préférence.
Pour ça on a besoin du 2eme fondamental de la libération: La connaissance.
Toute analyse doit se baser sur des faits. sinon autant piocher son avis au hasard dans un chapeau. et pour ça faut avoir un chapeau…
Le problème c’est que le savoir c'est déjà en soit un truc qui demande de la méthode. Et la méthode ça s’apprend comme tout savoir. “hoho” he oui dans l’idéal il faudrait déjà posséder le savoir de la méthode pour acquérir la méthode d’acquisition du savoir.
Mais pas de bol, comme on commence sans méthode et sans connaissance on est un peu obligé de se débrouiller comme on peut et de tâtonner avant de trouver une manière de réfléchir qui nous permette d’obtenir des résultats satisfaisants.
Quoi ? L’école ça permet d’apprendre à apprendre ? Sur le papier oui mais on a du passer par une séance d’origami pour arriver à la pratique parce que vu le résultat…
Donc comme on manque de méthode on ne sait pas qu’on en a besoin et on a l’impression de pouvoir également se passer de connaissances. C'est difficile de prendre conscience de la nécessité d'un savoir qu'on n'a pas et pour cause, on ne sait pas ce qu'il contient. C'est généralement après qu'on mesure sa valeur.
Par exemple avant de réaliser que les animaux sont des être sentients et ce que ça implique, on ne saisit pas l'intérêt de se pencher sur le sujet. C’est vrai pourquoi s’intéresser à un sujet qui ne nous intéresse pas ? Peut être parce qu’on ne sait pas qu’il pourrait nous intéresser ce qui est logique. Comment pourrait on être intéressé par quelque chose qu’on ignore.
C’est pour ça qu’on a besoin des autres pour avancer . Pour nous soumettre des connaissances qu’on avait pas. Nous aider à nous intéresser à d’autres domaines, a nous expliquer pourquoi ils sont importants et comment utiliser ces connaissances.
Et là bim ! 3eme fondamental de la libération : la compassion. En même temps fallait pas aller le chercher bien loin parce que c’est l’adn du respect. C’est ça qui apporte la bienveillance et la collaboration. C’est le coeur de tout mouvement. Partager les mêmes idées c’est bien mais sans action globale ça ne peut mener qu’à des rivalités internes, des courses de pureté, de l’individualisme et une absence de concrétisation des idées. Si on rajoute le manque de méthode et de connaissance, on peut même déboucher sur du dogmatisme, des dérives sectaires, des actions qui n’ont aucun sens et donc de l’immobilisme.
Heureusement on est quand même bien loin de tout ça hein… héhé
Bon je vais vous laissez respirer un peu avec une interlude musicale.
Dans une chronique de 10 min on a pas vraiment le temps pour la musique désolé.
Voilà ça vous donne un petit apperçu de ce qu’on va faire ici. Analyse systémique décontractée, renforcement méthodologique frétillant et élaboration stratégique vivifiant. Eh oui, c’est pas parce que c’est technique qu’il faut forcément que ce soit pénible. Les sujets qu’on aborde sont déjà suffisamment anxiogène pour ne pas s’imposer d’évoluer dans cette ambiance 24h sur 24. Ce qui compte ce n’est pas d’être un soldat parfait focalisé sur la lutte à 100% 24h sur 24h mais d’être efficace. On a tendance à vouloir faire un sprint, à penser qu’on doit souffrir avec les animaux, que notre bonheur est un luxe… en fait non.
Si on veut tenir la distance, c’est important de prendre soin de soi. Les animaux se moque de nos sacrifices et de nos peines. Ils ne vont pas mieux parce qu’on les pleure, parce qu’on leur rend hommage ou parce qu’on pense à eux. Ce qui compte ce sont les conséquences de nos actes et non la pureté de notre engagement. Pour beaucoup d’entre nous, militer peut être perçu comme un besoin. Parce qu’on ne peut pas rester les bras croisés, qu’on ressent la nécessité d’agir. Ne nous voilons pas la face, c’est égoïste. Mais c’est un bon égoïsme. Se sentir bien parce qu’on cherche à faire au mieux c’est un moteur sain.
On ne peut pas agir par pure altruisme. On a toujours une raison personnelle de le faire même quand ça nous dessert en apparence. Ca revient toujours à s’accepter au travers d’une image qui nous plait.
Même si c’est préférable comparativement à l’égoisme de ceux qui ne font rien et préfère fuire les problèmes des autres, ce principe peut à nouveau desservir notre cause. Quand nous luttons nous devons le faire en étant focalisé sur l’objectif, quand nous ne luttons pas, nous devons souffler et dépenser notre énergie autrement.
En gros l'égoïsme c’est comme la gravité quand on descend un escalier, inévitable et dangereux. Le tout c’est dans faire bon usage histoire d’avoir toujours des dents pour ses tartines du goûter. la Je me suis peut être un peu emporter sur la métaphore mais vous voyez l’idée.
Il faut savoir passer outre ses envies et ses besoins pour se concentrer sur les besoin de la lutte. C’est à partir de là qu’on peut voir comment nos besoin et nos envies s’inscrivent dans ce qu’il y a à faire, mais procédé dans l’autre sens, c’est ramener la lutte à soi et au final être moins efficace pour les opprimé qu’on défend.
Aller on va s'arrêter là pour aujourd’hui.
Pour les gourmands et les gourmandE qui en veulent plus rendez vous dans 4 semaines pour la prochaine chronique. En attendant prenez votre B12
Merci à Néo pour sa confiance ainsi qu’à Bab et Dogbee pour les musiques
je vous dis à bientôt sur la page de Réplique éthique, au détours d’une action
D’ici là je vous souhaite un bonheur maximal, une souffrance minimale et une lutte efficace.