19/05/2019

Lutter, contribuer.

Matthias activiste pour la Libération Animale, 167+ jours de détention.
Temps d'écoute : 10'33''

Temps de lecture  : 9'

Parce que :

  • la découverte de la sentience chez les animaux oblige à ce jour à les considérer comme des individus à part entière, parce qu'un être sentient ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe.
  • cette connaissance scientifique de l'animalité démontrée par l'éthologie ne laisse plus de possibilité à l'aberration systémique de la production de protéines animales pour nourrir l'espèce humaine
  • ceux qui savent ont le devoir d'agir

Alors, il est du devoir des humain·e·s de lutter contre les croyances et les traditions. Aujourd'hui, les personnes consommant des animaux consomment des personnes et pour cela, détruisent des destins et des sociétés organisées.

Les militant·e·s éclairé·e·s de ce savoir, utilisant dans la stratégie d’abolition du spécisme des tactiques diverses n'ont de cesse de se faire les allié·e·s des animaux. Iels sont les passeurs·euses d'un milieu à l'autre, d'une dimension à l'autre, de l'humanité à l'autre animalité. Iels permettent le respect des droits émergents d'une éthique primordiale : on ne peut continuer à exercer un pouvoir totalitaire sur des individu·e·s, quand bien même iels seraient d'une autre espèce. Désirer vivre et avoir intérêt à vivre nous obligent à considérer qu'ôter la vie est un acte criminel. Cette pensée nous amène à devoir déconstruire nos façons de concevoir le monde et nos actes. Chaque steack est un conformisme criminel.

 

Un activisme prisonnier

Remettant ainsi en cause le suprématisme humain, la sentience est une révolution copernicienne. Il ne s'agit plus de concevoir que l'animal pourrait souffrir des traitements qui lui sont infligés en tant que choses qui nous seraient utiles, mais qu'au delà de cette souffrance, ses désirs et sa volonté de vivre lui donnent une existence individuelle, un droit intime à être et à choisir. Ainsi, au lieu de concevoir un cochon comme une usine à saucisses nous devrions le considérer de manière égalitaire.

Alors des activistes, militant·e·s entrant dans la danse de la lutte dont iels ne portent que le sens sans pouvoir sauver tous ces individus, sont pris au piège d'un monde qui pense encore que la terre est au centre du monde, et l'humanité avec elle.

Tout étant organisé ainsi, c'est une humanité entière qui se sent attaquée par cet activisme pourtant scientifiquement légitime. Nous nous trouvons dans cette aberration où le Pouvoir en place va donc chercher non plus la justice mais l'injustice comme ciment social et devenir complice d'idées réactionaires et criminelles. Au nom de leurs privilèges, les réactionnaires vont exercer le pouvoir qui leur a été donné pour faire taire la voix de la raison.

L'année 2018 aura été forte en abus et en manipulations, faisant des defenseurs des droits et de la justice des criminels et des criminels eux-mêmes des victimes. Pour protéger les intérêts des privilégiés humains le Pouvoir choisit de contraindre la justice et le droit à vivre. Tous les moyens sont bons, de la contrainte financière en menaçant de condamnation à des sommes exhorbitantes pour chaque militant·e·s capturé·e·s sur des lieux d'oppositions, à la contrainte par corps en incarcérant des militant·e·s en préventive : étant donné que dans les deux cas il s'agit de neutraliser les associations citoyennes de lutte pour la justice. Il y a actuellement en Europe une grande force de repression qui s'abat sur les Justes.

Mardi 21 mai, ce sont ainsi des militant·e·s EARTH RESISTANCE inculpé·e·s pour l'exemple qui sont convoqué·e·s en audition au tribunal tandis que le militant Matthias est lui incarcéré en preventive depuis plus de 170 jours.



 



 



 


Les luttes changent de nature

Les cas de répression contre des militants cherchant à faire émerger ou vaincre la justice sociale, depuis quelques mois, sont légion et partout, en Europe particulièrement.

Des hommes et des femmes sont mollesté·e·s, harcelé·e·s, incarcéré·e·s ou même tué·e·s lors d'expressions de leurs oppositions. Les actes de résistances sont réprimés dans une violence dont le cynisme révolte et réactive ainsi la rébellion ; toutes les luttes aujourd'hui puisent leur motivation dans l'éthique bafouée.

Si, depuis des années, on constate la désertion du syndicalisme, celle-ci ne s'explique pas par l'abandon de la lutte mais par son changement de nature. Il ne s'agit plus d'une lutte POUR gagner des droits sociaux. Ce sont des luttes "CONTRE", des luttes d'opposition aux oppressions, racistes, classistes, sexistes ou spécistes. Des luttes contre les privilèges. Les personnes usant du droit à l'expression ne viennent donc plus seulement pour revendiquer mais pour déstabiliser et exiger la fin d'un système, celui des castes.

Le Pouvoir développe alors une riposte à la mesure de ses enjeux. Il ne s'agit plus seulement pour lui de peser dans des négociations d'acquis mais d'entrer en confrontation là où se joue la fin de ses immunités et de ses passes-droits. Comme jamais, les droits à l'expression populaire et à manifester se réduisent en peau de chagrin et la répression prend des tournures dignes des régimes les plus extrêmes.

 

Le conformisme des luttes

Devant les risques encourus par la démocratie, les citoyen·nes pourtant s'indignent trop peu et les critiques fusent tout autant, c'est à dire sont proches du néant. C'est que dans nos sociétés confortables, les privilégié·e·s sont nombreux·ses, bien plus qu'on imagine. Les privilèges ne s'arrêtent pas aux seuls moyens financiers. Ils s'exercent pour celleux qui épousent des règles communes et conformes, au sein de groupes sociaux majoritaires. S'acheter la paix sociale permet de continuer à bénéficier de ces privilèges. Il y a donc intérêt pour la majorité à se liguer afin de conserver ce qui est commun. Et c'est ainsi étonnament que les luttes sociales sont parfois antinomiques avec l'éthique lorsquelles ne sont pas inclusives ou ne respectent pas l'intersectionnalité. On a toujours intérêt individuellement à être dans la majorité et à defendre au final les privilèges si l'on en possède au moins un. Toute majorité cherche à réduire les droits des minorités et à les invisibiliser parce que les minorités réduisent le confort de la majorité, de son consensus et de sa promesse d'un pacifisme institutionnalisé. L'embourgeoisement concerne toutes les classes sociales quand il s'agit de la pression à la conformité. La peur de perdre obligeant à servir la conformité.

 

Une lutte anticonformiste

Alors, il y a une lutte qui fait l'unanimité et regroupe pauvres comme riches, non pas POUR elle mais CONTRE elle. Une lutte dont une oppression qui cette fois fait de tous·tes, pauvres comme riches, des oppresseur·seuses affirmé·e·s, l'antispécisme. La lutte ultime dans l'éthique bafouée. Celle qui réunit des agents d'oppressions même parmi les opprimé·e·s elleux-mêmes.

Les produits issus de l'exploitation animale ont ceci de particulier, c'est qu'ils sont devenus un consensus industriel. Les personnes humaines sont passées au cours des ages de cueilleuses à éleveuses et au final consommatrices. Ce confort de vie a créé des habitudes, des traditions qui ont totalement reifié l'animal. Des aberrations et des dissonances cognitives apparaissent. Je vous invite à lire le fil de cette discussion où la bétise d'argumentation montre l'aveuglement des individus humains voulant coûte que coûte conserver leurs privilèges de consommateurs. Tous les arguments scientifiques ennoncés sont balayés par l'ironie et le cynisme pour protéger le consensus.

(https://www.facebook.com/BrunetRMC/posts/2373226459375026).

La vacuité des argumentations ne permet plus de confirmer si la viande cuite a un jour permis le developpement du cerveau des hominidé·e·s. (sic)


Nous sommes complices en ne dénonçant pas les mensonges de société autant que d'État. Le Pouvoir n'est qu'un agent de la société. Ce sont aujourd'hui les concitoyen·ne·s qui enferment les activistes en ne remettant pas en cause leurs propres privilèges.

La détention de 170+ jours de Matthias, le procès de Clermont-Ferrand des inculpé·e·s de Earth Resistance sont aujourd'hui des abus de pouvoir de la société toute entière.

Nous devrions envisager notre vie du point de vue de la complicité dont nous serions coupables. Pour sortir de la complicité, soutenez les associations et les militant·e·s. Iels sont les derniers remparts à la justice et à l'intégrité.

Vous pouvez contribuer à la prise en charge des frais de justice en soutenant les associations aux liens suivants:

Earth Resistance : faire un don

CSAA - Comité de Soutien aux Activistes Antispécistes : faire un don


Néo


Lexique

Sentience :

Un être sentient ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe. Ce fait lui confère une perspective sur sa propre vie, des intérêts (à éviter la souffrance, à vivre une vie satisfaisante, etc.), voire des droits (à la vie, au respect…). La sentience représente la capacité à avoir des expériences subjectives.

Antispécisme :

considère que l'espèce à laquelle appartient un animal n'est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et de la considération morale qu'on doit lui accorder. L'antispécisme s'oppose au spécisme (concept forgé par les antispécistes sur le modèle du racisme), qui place l'espèce humaine avant toutes les autres.

Animal :

Un animal (du latin animalis « animé, vivant, animal ») est en biologie, selon la classification classique, un être vivant hétérotrophe, c’est-à-dire qu’il se nourrit de substances organiques. On réserve aujourd'hui le terme « animal » à des êtres complexes et multicellulaires

Privilèges :

Avantage accordé à un seul ou à plusieurs, et dont on jouit à l'exclusion des autres, contre le droit commun.