En toute logique, après avoir traité les oppressions au sein d'une communauté, dans l'épisode #5 des Chroniques Ethiques, cet épisode-ci traite des oppressions à l'extérieur d'une communauté. De l'endo à l'exo, l'oppression est un maillage complexe à détricoter lorsqu'il s'inspire d'autorité paternaliste.
Temps d'écoute : 10'03''
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C'est bon vous avez pu laisser refroidir la boîte à neurone ?
« Ben bof enfin... »
alors c'est parti !
Comme dans la dernière chronique on a étudié les discriminations de l'endogroupe, cette fois on va s'attaquer à celles de l'exogroupe
« A l'attaque ! AYA !!!! »
« Nan mais pas comme ça... quoique si en fait ! AYA !»
Contrairement à celles de l'endogroupe, ces oppressions sont hiérarchisées. Elles vont de soi même à ce qui est le plus éloigné de soi.
« Soi même ça va j'arrive à voir à quoi ça correspond mais c'est quoi le plus éloigné de soi ?
Un extraterrestre ? Un robot ? Un
Oui par exemple
Ah ouais mais ça part complètement en freestyle en fait.
Cet ensemble de discrimination s'appelle la xenophobie.
Houlà ça sent la dimension lexicale ça.
Attend déjà ? Mais j'ai pas encore mis maaaaa... !!!!!
Xenophobie : hostilité à ce qui est étranger1 », plus précisément à l'égard d'un groupe de personnes ou d'un individu considéré comme étranger à son propre groupe (endogroupe)
Le terme semble parfaitement définir le concept auquel nous faisons appel. C'est à dire l'hostilité envers les membres de l'exogroupes. Cependant le découpage qui est fait en sociologie me semble un peu restrictif. Si vouloir protéger son identité repose sur le fait de voir l'autre comme une menace et d'avoir peu d'empathie pour ce qui est trop éloigné de nous biologiquement ou culturellement, alors la xénophobie commence juste après soi même et s'étend à tous les autres.
Cela passe par sa famille puis son club de foot, puis son quartier, puis sa ville, puis sa région, puis sa culture, puis son pays, puis sont continent...
Les différentes critères discriminants peuvent donc être résumés en 2 pans : Les constructions sociales qui comprend la nationalité, la culture, la religion... Et la biologie qui comprend l'ethnie et la race présumée (on rappel au passage que les races humaines n'existent pas en biologie)... et tout ça c'est encore majoritairement des critères culturels.
C'est à partir du phénotype de la personne qu'on va présumer de ses origines et l'essentialiser à la culture à laquelle on l'imagine appartenir. Ce racisme est donc une confusion entre culture, génotype, nationalité, origines, Bref c'est souvent un sacré fourbi dans la tête de ses adeptes.
Il y a malgré tout une partie du racisme qui stipule que certaines population sont biologiquement inférieures à d'autres ce qui bien sur est du n’importe quoi de force 8
La hiérarchie n'est pas si simple car les critères s'entrecroisent. Ce qui est sur c'est qu'il est préférable d'avoir une culture athée ou chrétienne occidentalisée, d'être clair de peau (on nomme cette discrimination le colorisme), et d'être un être humain.
Hein ? Comment ça .
He oui le spécisme est une branche de la xénophobie en étant une continuité du racisme. C'est un suprématisme. Attention Ce n'est pas parce que les facteurs d'oppressions sont commun que les modalités sont les mêmes. Subir le racisme est différent de subir le spécisme tout comme subir l'homophobie est différent de subir la misogynie.
La ou le patriarcat est une bienveillance qui a donné l'indifférence la peur et la haine, la xénophobie partant de l'indifférence la peur et la haine a aussi été déguisée en bienveillance. Une façon détournée de pouvoir piller des ressources grâce au paternalisme colonial.
Si je résume nous avons donc un système méritocratique créant des oppressions dans l'endogroupe par bienveillance affichée puis par haine et envers l'exogroupe par haine puis par bienveillance affichée. Et tout ça dans une logique d'accaparement des ressources et à cause d'une essentialisation venant de l'ignorance et du dogmatisme.
« Hou la oui effectivement c'est sacrément résumé là »
Exacte. Surtout que je n'ai pas parlé du fait qu'il n'y a pas un spécisme mais 4.
« 4 ? nan mais attend c'est pas possible ?
De quoi ?
Mais qu'est ce qu'il raconte
ça y est on l'a perdu, voilà ce que ça fait de voyager vers la dimension lexicale toutes les 2 minutes
Le plus évident est le spécisme xénophobe de praticité. Il va légitimer la destruction des individus sous prétexte qu'ils sont nuisibles ou juste des moyens pour faire fonctionner l'écosystème. Ensuite il y a le spécisme xénophobe bienveillant, qui va prétendre admirer les animaux majestueux comme le lion, l'ours, l'aigle etc... et donc qu'il faut chasser pour affirmer la hauteur de sa supériorité,
Après il y a le spécisme paternaliste bienveillant. En effet l'endogroupe ne se limite pas aux humains. Les animaux dits de compagnie font parti de la cellule sociale. On va chercher à les protéger et les maintenons dans des situations de dépendance et de soumission soit disant pour leur bien.
Et enfin il y a le spécisme paternaliste de praticité, Ces animaux que nous protégeons et qui font partie de notre cellule sociale... mais pas trop. Ce sont tous les animaux d'élevages envers lesquels notre bienveillance vise seulement à les faire transformer en ressource productive.
« Soit honnête et contemple ton échec, tu en es réduit à inventer des termes . C'est bien la preuve que les notions que tu exposent n'existent pas. Les concepts ne vont pas se matérialiser sous prétexte que tu leur donne un nom. Ton argumentaire ne repose que sur ton aptitude à imaginer des mots.»
« Faux ? Il n'imagine pas les mots il les assemble. De plus, tous les termes ont été inventé un jour où l'autre. Ce n'est pas parce qu'on mot n'existe pas que le concept qu'il désignerait n'existe pas.
C'est trop vrai ça ! Genre c'est pas parce qu'on avait pas inventé le mot foudre qu'il était impossible de la prendre dans la tronche.
Et réciproquement ce n'est pas parce qu'un terme existe, que ce qu'il désigne est une réalité.
Comme les licornes, Wonder Woman ou le père noël.
Gérard : Comment ça le père noel existe pas ? Oh vous êtes sérieux de spoiler comme ça ? Vas je me casse
Comme nous l'avons dit avec Fulbert, nous manquons de vocabulaire pour désigner certains concepts.
La xénophobie s'adapte à son environnement tout comme un virus. Il y a toujours une raison de discriminer ce qui ne nous ressemble pas. Si ce n'est pas l'existence d'une âme, c'est la race, si ce n'est pas la race c'est la culture...
L'important est de conserver son suprématisme. C'est probablement ce qui se passera si nous rencontrons des extraterrestres sentients un jour et c'est déjà une discrimination qui se met en place envers les intelligences artificielles sentientes.
« Attend, t'es en train de dire qu'il y a des gens qui sont déjà prêt à refuser des droits à une partie de la population qui n'existe pas encore ?»
Oui. Et c'est un sujet que nous devrions traité avec sérieux car si nous attendons que cette discrimination s'installe, nous aurons encore plus de mal a la faire disparaître.
D'où l'importance de lutter contre l'idée de nature qui justifie toutes les oppressions systémiques.
« Tu pars pas un peu loin là quand même ? »
Non. A la limite si je parlais de l'ancestrophobie. C'est à dire la discrimination envers les personnes qui vivaient à une autre époque que la notre. Bien sur personne n'en souffre à l'heure actuelle mais le films de voyage dans le temps nous donne un échantillon de ce à quoi ça pourrait ressembler. Des pouilleux, analphabètes, cruels et incapables. Ormis la reconnaissances que nous accordons à une poignée de l'élite nous nourrisson un certain mépris envers nos ancêtres. Relent de classisme et de capacitisme infantilisant. Si demain nous accueillions des voyageur temporel d'une époque antérieures, nous les traiterions sûrement avec peu de considération.
« salut ! Vous parlez de quoi ? »
de robophobie et d'ancestrophobie
ok cool c'est n'importe quoi je me casse
Il reste 2 discriminations qui font bandes à part. C'est le classisme et l'aphrodisme.
Si tu me refais le coup de la dimension lexical je te jure que je remplace ta brosse a dent électrique par une ponceuse à bande
le classisme c'est la discrimination sur l'appartenance à une classe sociale économique privilégiant les riches et les gens ayant une culture bourgeoise au détriment des précaires et des personnes n'ayant pas eu accès aux études supérieures, Même si toutes les oppressions déjà citées peuvent être intersectionnelles (c'est à dire s'additionner en aggravant les conséquences des unes et des autres) le classisme excelle en la matière car le modèle économique renforce toutes les oppressions.
l'aphrodisme c'est la discrimination sur l'esthétique privilégiant les personnes correspondant aux normes de beauté de la société. Celle ci étant tellement particulier qu'on y reviendra dans une chronique spéciale. Non pas que cette discrimination mérite d'avantage d'attention que les autres, mais parce qu'elle n'est pas vraiment prise au sérieux.
En attendant prenez votre B12
« Hop hop hop ! T'a pas parlé d'écocide là ! C'est une discrimination non ? »
Non . Déjà parce qu'on ne peut pas tuer un écosystème du fait que ce n'est pas un être vivant, mais également parce que ça ne discrimine personne en particulier. Cependant c'est lié aux oppressions. C'est parce que le système est capitaliste, productiviste, sexiste, raciste, spéciste... que ce que nous appelons l'écocide existe. Nous négligeons l’intérêt de tous ceux qui ne sont pas nous ou agents visibles de notre survie quotidienne. Nous exploitons les personnes les plus précaires c'est à dire les femmes, les personnes victimes du racisme, les travailleurs... Et donc très majoritairement les pays du sud. Les espaces sauvages sont détruit pour produire et extraire des ressources au détriment des animaux qui vivaient là.
La pollution et le changement climatique sont les conséquences des comportements suprématistes et patriarcaux. Et les privilégiés seront les derniers à en subir les conséquences.
Détruire pour leur survie, pour leur confort au détriment de tous les autres. La compétition comme moteur, l'ignorance comme carburant, le dogmatisme comme pilote et le tout à 320 km en route de montagne.
Lutter contre les injustices ne peut se faire sans écologisme radical et donc sans anticapitalisme. Lorsque nos sociétés finiront dans le mur, ce seront nos acquis sociaux qui voleront en éclat.
Merci à Néo pour sa confiance ainsi qu’à Bab et Dogbee pour les musiques et merci à vous pour votre écoute et votre engagement.
je vous dis à bientôt sur la page de Réplique éthique ou au détours d’une action
D’ici là je vous souhaite un bonheur maximal, une souffrance minimale et une lutte efficace.