En cette periode consacrée de fin d'année, Système Plévreux vous présente des voeux rock'n'roll dans un monde habitué aux ronds de jambes des menuets doucereux. C'est sa manière de nous rappeler combien le bonheur peut être une injonction sociale et consumériste.

 

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Une belle âme m’a écrit un jour : "Que vous souhaiter ? Le bonheur est le tuteur des médiocres… "
 
Je ne vous souhaite donc pas le bonheur, je ne vous souhaite pas de joyeuses fêtes qui puent l’heurosité convoquée, la conscience limogée du monde qui rampe et qui raque, la gloire d’un partage qui ne se répartit pas, le massacre des sapins, le gras des foies souffreteux, le carnage du vif en sauce festive, l’arrogant dédain du prochain qui n’est proche, la pensée carencée pour la misère glacée et famélique et cette année, comme les autres puis les autres, suivant la mode à la patte brisée qui secousse l’agonie luxueuse en vitrine enguirlandée, la torture écorchée qui se chausse et qui habille une flétrissure d’esprit qui ne sait plus se tenir chaud à la peau par soi-même ou par simple bonne idée.
 
Je ne vous souhaiterai pas non plus une altruiste bonne nouvelle année… Je n’ai aucun pouvoir d’interférer sur l’avenir.
 
Je vous souhaiterais plutôt de regarder le ciel, d’y voir les étoiles tel un système nerveux, qui sous les éclats de connexions successives ou fulgurantes deviendrait les points qui permettraient de tracer le schéma en filigrane d’une libération humaine et animale.
 
A toustes celleux que j'aime... Et surtout que j’estime… Je vous souhaite le contraire de la médiocrité, c'est-à-dire l'absence d'un bâton de rigidité enfoncé dans votre avenir, l'absence d'une tranquillité béate que les imbéciles heureuxses prétendent appeler "bonheur".

C'est parce que vous êtes déjà ce contraire, que ce texticule n'a rien de triste... Il est sincère... Comme certain·e·s d'entre vous l'êtes. Et c'est parce que vous êtes déjà ce contraire que je vous souhaite toutes les prolongations que vous allez poursuivre, dans l'amour, dans l'amitié, dans la passion, dans la douceur, comme dans la folie.
 
Quant à celleux qui me brandiraient un odieux "mais nous ne sommes que grains de poussière", je vous le clame haut et fort, il me font grincer les paupières vos grains !
Et lorsque mes paupières grincent, c’est signe de tempête imminente de colère prête à s’abattre sur tout ce qui pourrait ressembler au vil apparat qui accoutre les ravi·e·s de vos crèches.
 
Bien votre Système Plévreux